Le Coordinateur humanitaire des Nations Unies au Cameroun, Matthias Z. Naab, a condamné fermement, jeudi, « les attaques répétées » contre les enfants, les enseignants et les établissements scolaires dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
NEW YORK, USA, le 06 Novembre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-La partie anglophone du Cameroun est confrontée à une multiplication des attaques contre des écoles et leurs communautés scolaires. Trois établissements scolaires ont été pris pour cibles en deux jours.
Des hommes armés non identifiés ont enlevé, mardi, 11 enseignants et membres du personnel scolaire de deux écoles primaires et secondaires protestantes de Kumbo (83.000 habitants), dans la région du Nord-Ouest.
Le lendemain, des hommes armés ont également attaqué l’établissement Kulu Memorial College de la ville balnéaire de Limbé (84.000 habitants), dans la région du Sud-Ouest. Après avoir infligé des violences corporelles aux élèves et aux enseignants, les assaillants ont saccagé les locaux et détérioré une bonne partie de l’établissement scolaire. Le même jour, à Fundong (45.000 habitants), dans la région du Nord-Ouest, neuf élèves d’un lycée ont été kidnappés sur le chemin de l’école avant d’être relâchés quelques heures plus tard.
« Ces actes pourraient constituer des crimes contre l’humanité s’ils sont prouvés devant un tribunal, et leurs auteurs et ceux qui les soutiennent, y compris ceux de la diaspora, doivent être tenus pour responsables », a averti M. Naab.
Le Coordinateur humanitaire a réitéré l’appel de l’ONU pour que tous « les acteurs armés respectent leurs obligations en vertu du droit international relatif aux droits de l’homme ».
Des incidents qui s’inscrivent dans « un schéma de violence » contre les écoles
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Cameroun rappelle que les enfants et les autres civils ne doivent pas être la cible d’attaques. OCHA appelle au respect des écoles et autres établissements d’enseignement qui doivent tres considérés comme des sanctuaires.
« Les enseignants ne doivent pas être soumis à des violences ou des menaces de quelque manière que ce soit », a insisté M. Naab.
Ces récentes attaques contre des écoles dans les régions anglophones du Cameroun surviennent plus d’une dizaine de jours après le meurtre de huit élèves de l’établissement Francisca International Bilingual Academy à Kumba (400.000 habitants), dans la région Sud-Ouest par des hommes armés.
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Le 23 octobre, la veille de l’attaque meurtrière à Kumba, 15 enfants du Progressive Comprehensive College de Bamenda (348.000 habitnats), dans la région du Nord-Ouest, ont été enlevés alors qu’ils rentraient de l’école. « Six d’entre eux ont été libérés le lendemain, plusieurs d’entre eux ont été torturés par les ravisseurs et ont dû être hospitalisés », a précisé OCHA.
Pour l’ONU, ces incidents s’inscrivent dans « un schéma de violence » contre les établissements et le personnel éducatifs ainsi que d’enlèvement contre rançon d’enfants et d’enseignants dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par des groupes armés non étatiques. Ces assaillants appellent « les habitants à boycotter les écoles de ces deux régions ».
De tels « actes sont odieux et inacceptables. L’éducation est un droit fondamental et les enfants ne devraient pas être empêchés d’aller à l’école. Elle devrait être un lieu de sécurité et d’apprentissage, et non un lieu où les enfants ont peur » a déclaré M. Naab, qui a appelé à « un arrêt immédiat de l’incitation à la violence contre les écoles ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.