BANGUI, Centrafrique, 24 Septembre 2024 -/African Media Agency(AMA)/- La population de Bambouti, dans le Haut-Mbomou, a célébré la paix dans cette localité située à 1 350 km de Bangui, au sud-est de la République centrafricaine. Un comité local de paix et de réconciliation (CLPR) a été mis en place, avec pour but de parvenir à l’ancrage de la culture de non-violence, de dialogue participatif et inclusif pour une réconciliation et une paix durables dans la région.
« Siri agawe na Bambouti », traduisez : La paix est revenue à Bambouti ; c’est le titre d’une chanson d’un artiste local au rythme de laquelle la localité a vibré pendant trois jours pour marquer les efforts fournis par la MINUSCA en appui aux autorités centrafricaines pour le retour de la paix à Bambouti. Du 18 au 21 septembre, la localité a été la capitale préfectorale de la paix dans le Haut-Mbomou. Dans une ambiance festive, la population a élu les sept membres qui composent le comité local de paix et de réconciliation (CLPR), installés le 21 septembre lors de la célébration de la Journée internationale de la paix.
Le CLPR devra relever de nombreux défis avec l’aide des autorités locales a indiqué le directeur de la réconciliation au Ministère de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale, Yoyo Dessekov Aubin. « Ce comité aura pour mission de prévenir et de gérer les conflits au sein de la communauté. Lorsqu’il y aura la transhumance, le CLPR doit être en mesure de gérer la situation », a-t-il indiqué.
Des défis dont le comité élu est conscient. Anidawe Joseph, le tout nouveau coordonnateur du CLPR Bambouti, reconnaît la lourdeur de la tâche mais pense pouvoir réussir avec le concours de tous. « La population a tant souffert. Avec le comité, nous allons mettre en œuvre tous les moyens en marche pour réconcilier la population et permettre le retour des réfugiés. C’est vrai que les défis sont énormes, mais nous allons y arriver », a-t-il souligné.
L’ambiance qui a régné à Bambouti du 18 au 21 est une première dans la région depuis 2002, selon la maire de Bambouti, Anne Marie Sioukare : « Nous avons accueilli des compatriotes qui sont venus du Soudan du Sud où ils vivent depuis plusieurs années. Ils ont appris l’arrivée de la MINUSCA à Bambouti et le retour de la situation à la normale. Nous avons chanté, dansé et mangé ensemble. Plus de doute, le mouvement de retour va commencer. Toute la population est émue de voir la vie reprendre à Bambouti. »
À l’occasion de la Journée internationale de la paix, le chef du bureau de la MINUSCA Obo, Jean Emile Vincent Nkiranuye, a appelé à l’implication de tous les membres de la communauté pour la paix, le vivre ensemble et la cohésion sociale à Bambouti. « Le choix de Bambouti par le Gouvernement centrafricain pour célébrer la Journée internationale de la paix traduit les efforts conjoints que la MINUSCA et le Gouvernement ont déployés ensemble pour soutenir la renaissance de cette sous-préfecture dont la population a beaucoup souffert des affres de la guerre. Les projets en cours de réalisation constituent une lueur d’espoir et donnent à la population un goût de revivre à Bambouti. Nous devons continuer à soutenir ce processus de stabilisation en parfaite collaboration avec la population et les autorités du Haut-Mbomou », a-t-il déclaré.
Le préfet par intérim du Haut-Mbomou, qui a présidé ces événements marquant la paix à Bambouti, a appelé la population à renforcer les idéaux de paix. « Nous sommes témoins de l’histoire. C’est une occasion assez exceptionnelle dont la population du Haut-Mbomou doit se saisir. Il est temps que nous venions à construire la paix, facteur de développement », a-t-il conclu.
Distribué par African Media Agency pour la MINUSCA.