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Séisme au Maroc et inondations Libye : l’ONU intensifie son soutien aux secours

Séisme au Maroc et inondations Libye : l’ONU intensifie son soutien aux secours

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© UNICEF/Abdulsalam Alturki Des inondations ont dévasté la ville côtière de Derna, au nord de la Libye.

Deux catastrophes très différentes au Maroc et en Libye, unies par le « traumatisme inimaginable » des familles endeuillées, continuent de mobiliser les efforts de secours de l’ONU, a déclaré vendredi le chef de l’humanitaire de l’Organisation, Martin Griffiths.

Il a appelé à la solidarité avec les populations des deux pays et a évoqué la tragédie des personnes qui recherchent désespérément leurs proches pendant des jours entiers.

Alors que l’est de la Libye a été dévasté par le passage de la tempête Daniel, qui a provoqué des inondations catastrophiques et un bilan qui ne cesse de s’alourdir, le chef de l’humanitaire de l’ONU a estimé vendredi qu’on ne connaissait « toujours pas l’étendue » exacte de la catastrophe humanitaire qui frappe ce pays de l’Afrique du nord.

« Je pense que le problème pour nous en Libye est bien sûr de coordonner nos efforts avec le gouvernement, puis avec les autres autorités de l’est du pays », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Martin Griffiths, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). « Le niveau des besoins, le nombre de morts, sont encore inconnus ».

La tempête Daniel a provoqué des pluies torrentielles qui ont fait céder deux barrages en amont de la ville de Derna, dans l’est de la Libye, dans la nuit de dimanche à lundi. L’accès à la zone sinistrée de ville de 100.000 habitants reste très difficile après la destruction de routes et de ponts, ainsi que les dommages causés aux lignes électriques et téléphoniques coupées dans de vastes zones, où au moins 30.000 personnes se sont retrouvées sans abri.

Déploiement d’une équipe d’experts en catastrophe

Au Maroc, Martin Griffiths a déclaré aux journalistes que moins de 24 heures après le tremblement de terre qui a secoué la chaîne de montagnes de l’Atlas vendredi dernier, l’ONU a déployé une équipe d’évaluation et de coordination des catastrophes (UNDAC) composée de 15 personnes à partir de Genève.

Cette équipe est désormais redéployée en Libye avec l’accord des autorités marocaines pour soutenir la coordination essentielle de la réponse humanitaire aux inondations meurtrières. « Sans coordination, c’est le chaos. Et cela fait perdre des vies », a insisté M. Griffiths.

Le chef de l’humanitaire a noté qu’au Maroc, le tremblement de terre a coûté la vie à près de 3.000 personnes, et que ces premiers chiffres seront probablement dépassés alors que les sauveteurs s’efforcent de fouiller les décombres.

Il a souligné « l’histoire remarquable » du pays en matière de renforcement des capacités de réponse ces dernières années. Il a observé que la réponse dans le pays passait de la phase initiale, où l’accent était mis sur la recherche des survivants et l’inhumation des personnes tuées, à la phase deux, où l’assistance aux survivants – abri, nourriture, médicaments. – devient la priorité principale.

© UNICEF/Brahim Benkirane – Des habitants fouillent les décombres des maisons détruites à Tahanaout, au sud de Marrakech.

Appel de fonds pour aider 250.000 personnes

Sur un autre plan, M. Griffiths a indiqué que les inondations en Libye étaient dues à la collision du « climat et des problèmes d’accès ». « En Libye, où l’accès à Derna est toujours aussi difficile, où les problèmes de la rupture du barrage et de la tempête venant de la mer s’additionnent, il s’agit d’une tragédie dans laquelle le climat et les capacités sont entrés en collision », a-t-il dit.  

La plupart des morts « auraient pu être évitées » en Libye, a estimé jeudi le patron de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas. Avec une meilleure coordination dans ce pays en crise, « on aurait pu émettre des alertes et les forces de gestion des urgences auraient pu procéder à l’évacuation des personnes, et on aurait pu éviter la plupart des pertes humaines ».

Sur le terrain, les secouristes et volontaires s’activaient à la recherche de milliers de personnes portées disparues à Derna, après des inondations rappelant un tsunami qui ont dévasté la ville côtière de l’Est de la Libye. Et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a indiqué vendredi à Genève, garder « toujours l’espoir de trouver des gens vivants ».

L’ONU a lancé jeudi un premier appel à des fonds de plus de 71 millions de dollars pour venir en aide immédiatement aux 250.000 personnes les plus touchées par le drame qui a fait des milliers de morts.  Les partenaires humanitaires demandent 71,4 millions de dollars « pour répondre aux besoins les plus urgents de 250.000 personnes ciblées sur les 884.000 personnes estimées dans le besoin, au cours des trois prochains mois ».

« Cet appel pourra être mis à jour dès que des informations supplémentaires seront disponibles », précise l’agence de l’ONU en charge des réponses aux urgences humanitaires. Mercredi, le patron de l’OCHA Martin Griffiths avait déjà débloqué dix millions de dollars d’un fonds d’urgence en faveur des victimes en Libye. « Nous sommes tous mobilisés pour apporter autant d’aide et de soutien que possible aux gens », a-t-il souligné.

IOM MENA – L’OIM livre des articles de secours au Croissant-Rouge libyen dans le cadre des efforts de secours.

Populations affectées dans l’Est

Alors que les autorités locales et les différents acteurs examinent actuellement l’impact, l’ampleur de la dévastation n’est pas encore totalement évaluée et les besoins humanitaires augmentent sur le terrain. Les dégâts subis par les routes, les réseaux de télécommunication et d’autres infrastructures communales compliquent les opérations de secours et d’aide.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 50.000 réfugiés et demandeurs d’asile sont enregistrés en Libye, dont plus de 1.000 vivent dans l’est du pays. Cependant, le HCR a connaissance d’un plus grand nombre de personnes déplacées de force en provenance du Soudan et de la Syrie qui n’ont pas été enregistrées auprès du HCR et qui vivent dans les zones touchées.

En outre, quelque 46.000 déplacés internes étaient hébergés dans l’est de la Libye avant la tempête et les inondations, la majorité à Benghazi. Dans les zones les plus touchées, quelque 2.800 personnes déplacées vivaient à Derna et 3.100 à Ajdabiya.

Les inondations ont provoqué des déplacements massifs de population, estimés à plus de 35.000 dont 30.000 personnes à Derna et à 3.000 personnes à Ajdabiya seulement.

Des centaines de milliers d’enfants affectés

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) estime que près de 300.000 enfants ont été exposés à la tempête Daniel et qu’un nombre croissant d’enfants et de familles ont désespérément besoin d’une aide humanitaire, suite aux dégâts importants causés à de nombreuses maisons, hôpitaux, écoles et autres infrastructures essentielles.

« Les enfants libyens sont à nouveau confrontés à une nouvelle tragédie après plus d’une décennie de conflit. Notre priorité est d’intensifier l’aide vitale, en particulier en fournissant des soins de santé, de l’eau et des installations sanitaires, un soutien psychosocial, la recherche des familles et la prévention des maladies d’origine hydrique. Pour éviter une catastrophe, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps », a déclaré Michele Servadei, Représentant de l’UNICEF en Libye.

« Nous savons, grâce aux catastrophes précédentes à travers le monde, que les conséquences des inondations sont souvent plus meurtrières pour les enfants que l’événement météorologique extrême lui-même. Les enfants sont parmi les plus vulnérables et courent un risque élevé d’épidémies, de manque d’eau potable, de malnutrition, de perturbations dans l’apprentissage et de violence », a-t-il ajouté.

Au-delà des risques immédiats de morts et de blessés, les inondations en Libye présentent un risque grave pour la santé et la sécurité des enfants. Avec des approvisionnements en eau potable compromis, les risques d’épidémies de diarrhée et de choléra, ainsi que de déshydratation et de malnutrition, augmentent considérablement. Parallèlement, les enfants qui perdent leurs parents ou sont séparés de leur famille sont plus exposés aux risques de protection, notamment à la violence et à l’exploitation.

Distribué par African Media Agency pour Onu Info

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