Malgré une augmentation significative de l’enregistrement des naissances, 17 millions d’enfants nigérians de moins de 5 ans restent « invisibles », selon un nouveau rapport sur l’enregistrement mondial des naissances publié par l’UNICEF.
NEW YORK, USA, le 12 Décembre 2019,-/African Media Agency (AMA)/- « Ces enfants sont introuvables et disparus – inexistants aux yeux du gouvernement ou de la loi », a déclaré Peter Hawkins, Représentant de l’UNICEF au Nigéria.
Selon l’agence onusienne, un enfant sur cinq n’est toujours pas enregistré dans ce pays.
« Sans preuve d’identité, les enfants sont souvent exclus de l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services vitaux, et sont vulnérables à l’exploitation et aux abus », a ajouté M. Hawkins.
Pourtant l’enregistrement des naissances des enfants a considérablement augmenté au Nigéria. Il est passé de 30% en 2013 à 43% en 2018, en intégrant l’enregistrement des naissances dans les services de santé.
« Nous avons parcouru un long chemin au Nigéria et faire en sorte que les enfants soient enregistrés par l’intermédiaire des services de santé fait une grande différence – mais encore trop d’enfants passent à travers les mailles du filet », a fait valoir le Représentant de l’UNICEF dans ce pays.
DEUX SYSTÈMES PARALLÈLES D’ENREGISTREMENT
Mais les obstacles à une couverture élevée de l’enregistrement des naissances au Nigéria sont notamment dus au fonctionnement de deux systèmes parallèles et concurrents d’enregistrement des naissances aux niveaux fédéral et des États.
L’agence onusienne pointe du doigt également l’insuffisance des registres d’état civil, le manque de sensibilisation du public à l’importance de l’enregistrement des naissances pour les enfants et « des convictions sociales bien ancrées qui ne favorisent pas l’enregistrement des enfants ».
En Afrique de l’Ouest et du Centre, le taux d’enregistrement des enfants de moins de 5 ans est passé en 10 ans de 41% à 51%, malgré les multiples défis auxquels la région est confrontée. Si la situation est restée « longtemps stagnante », laissant des millions d’enfants sans leur droit fondamental à l’identité légale, l’UNICEF fait état d’un nouveau cap.
La situation dans cette région a maintenant « changé et des millions d’enfants supplémentaires sont enregistrés à la naissance », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale.
Avec l’appui de l’UNICEF et sous la direction de l’Union africaine et des gouvernements nationaux, les pays ont ainsi investi dans l’intégration de l’enregistrement des naissances dans les programmes de santé et de vaccination pour étendre la couverture et l’accessibilité des services et atteindre même les populations les plus vulnérables.
« Ce simple changement dans la prestation des services n’est pas seulement peu coûteux, mais aussi efficace pour augmenter les taux d’enregistrement nationaux, contribuant ainsi au progrès dans l’ensemble de la région », a souligné Mme Poirier.
DES NIVEAUX D’ENREGISTREMENT ASSEZ BAS AU TCHAD ET EN GUINÉE-BISSAU
Pourtant malgré ces progrès accomplis sur le terrain, la majorité des pays d’Afrique subsaharienne sont à la traîne par rapport au reste du monde. Certains des niveaux d’enregistrement les plus bas se trouvent au Tchad (12%) et en Guinée-Bissau (24%).
Dans le monde, 166 millions d’enfants de moins de cinq ans, soit 1 sur 4, ne sont toujours pas enregistrés, selon ce document intitulé « L’enregistrement des naissances pour chaque enfant d’ici 2030 ». Ce rapport, qui analyse des données provenant de 174 pays, montre que la proportion d’enfants de moins de cinq ans enregistrés dans le monde a augmenté d’environ 20% par rapport à il y a 10 ans, passant de 63% à 75 %.
Mais pour arriver à atteindre cet objectif d’ici dix ans, l’UNICEF préconise cinq mesures pour protéger tous les enfants. Il s’agit d’arriver à fournir à chaque enfant un certificat de naissance ; donner à tous les parents, y compris les parents isolés, quel que soit leur sexe, la possibilité d’enregistrer leurs enfants à la naissance et gratuitement pendant la première année de vie.
L’agence onusienne entend également lier l’enregistrement des naissances aux services de base, en particulier la santé, la protection sociale et l’éducation, comme point d’entrée pour l’enregistrement.
« Il faut inciter les communautés à exiger l’enregistrement des naissances pour chaque enfant », recommande l’UNICEF qui demande les pays à s’orienter dans « des solutions technologiques sûres et innovantes pour permettre à chaque enfant d’être enregistré, y compris dans les zones difficiles d’accès ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour les Nations Unies.