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Niger : près de 600.000 personnes exposées à une insécurité alimentaire dans la région de Tillabéry (OCHA)

Niger : près de 600.000 personnes exposées à une insécurité alimentaire dans la région de Tillabéry (OCHA)

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Près de 600.000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire dans la région de Tillabéry, au Niger, alerte le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), citant de récents résultats préliminaires d’une évaluation de la campagne agropastorale.

NEW YORK, USA, le 05 Octobre 2021,-/African Media Agency (AMA)/-Au total, plus de 445 villages seront à risque du fait de l’abandon des champs de cultures et des difficultés d’accès aux marchés.

Selon l’OCHA, la situation est plus que préoccupante dans le département de Banibangou où plus de 79.000 personnes risquent d’être en insécurité alimentaire. 

Les acteurs humanitaires s’inquiètent des risques d’augmentation du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère cette année, à cause des effets conjugués de l’insécurité et des inondations, suivis des déplacements forcés, des endémies et des épidémies de paludisme, de Covid-19, de choléra et de rougeole.

Et selon l’OCHA, la situation est beaucoup plus préoccupante dans les zones frontalières de la région de Maradi, dans le centre-sud du pays.

Perspectives alimentaires pessimistes pour la région de Tillabéry

Selon le Plan de réponse humanitaire 2021, plus de 1,8 million d’enfants de moins de cinq ans ont besoin d’une assistance nutritionnelle.

Dans la commune de Banibangou par exemple, plusieurs dizaines de paysans ont été froidement assassinés dans leurs champs par des éléments de groupes armés entre les mois de juin et août 2021. En raison de cette situation sécuritaire préoccupante, les populations ont été contraintes d’abandonner leurs champs. 

De ce fait, dans cette région de l’Ouest nigérien « la disponibilité alimentaire sera très faible dans cette zone et le pouvoir d’achat des populations vulnérables sera exacerbé », précise la branche humanitaire des Nations Unies.  

« L’insécurité et les attaques récurrentes des éléments présumés de groupes armés non étatiques ciblant les agriculteurs et les populations civiles auront cette année de graves répercussions sur la situation alimentaire déjà précaire de plusieurs milliers de ménages vivant dans la région de Tillabéry », a mis en garde l’OCHA.Amarcia et son enfant font partie des 1,5 million de personnes déplacées au Niger par le conflit qui touche l'ensemble de la région centrale du Sahel.IOM/Monica ChiriacAmarcia et son enfant font partie des 1,5 million de personnes déplacées au Niger par le conflit qui touche l’ensemble de la région centrale du Sahel.

L’impact de l’insécurité sur le fonctionnement des marchés locaux

La tension sécuritaire, qui prévaut dans la région, continue donc d’impacter négativement le fonctionnement des marchés locaux. Cela contribue à détériorer la situation alimentaire et nutritionnelle ainsi que les moyens de subsistance des ménages des zones concernées. Pour toutes les denrées alimentaires, les prix sont en hausse au cours du mois de septembre 2021, relève l’OCHA. 

L’immense région de Tillabéry (100.000 km2), riveraine de la zone des trois frontières (Niger, Burkina Faso et Mali), est le théâtre depuis 2017 d’actions meurtrières des groupes djihadistes. Les treize départements de la région de Tillabéry sont ainsi en état d’urgence, une situation assortie de mesures conservatoires liées à la fermeture de marchés et à la restriction de la circulation des personnes et de leurs biens dans les zones en insécurité, « toutes choses qui ont contribué à fragiliser l’économie des ménages ».

Des mesures fortes pour épargner une crise alimentaire d’envergure à Tillabéry

Face à cette situation préoccupante, plus de 765.000 personnes ont pu bénéficier d’une aide humanitaire dans divers secteurs. De ce chiffre, près de 260.000 personnes ont reçu une assistance alimentaire, soit un déficit de 36%, représentant plus de 145.000 personnes n’ayant pas bénéficié d’aide alimentaire dans le cadre du plan de réponse humanitaire de cette année.  

Selon l’OCHA, « beaucoup reste à faire, au regard de l’importance des besoins pour une région qui accueille déjà plus de 100.000 déplacés internes ».

Cette situation pose de nombreux défis contribuant à exacerber la vulnérabilité des populations. « Aussi, des mesures fortes à la hauteur de l’ampleur de la situation doivent être prises par le gouvernement et ses partenaires, pour épargner la région de Tillabéry d’une crise alimentaire d’envergure », conclut l’OCHA.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.

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