LE CAIRE, Egypte, Le 29 Octobre, 2020, -/African Media Agency (AMA)/- La quatrième édition de la conférence Ndiaye, qui a eu lieu la semaine dernière, a été organisée à un moment où se produisent de grands changements tectoniques dans le monde. Elle était placée sous le thème principal « L’Afrique et la refonte du nouvel ordre mondial », lequel reflète ces développements à l’échelle planétaire. Dans son discours d’ouverture, Son Excellence le professeur Kishore Mahbubani, membre distingué de l’Asia Research Institute et doyen fondateur de la Lee Kuan Yew School of Public Policy de l’université nationale de Singapour, a pronostiqué un basculement du pouvoir économique de l’Occident vers l’Asie dans la première moitié du XXIe siècle, tandis que la deuxième moitié du siècle sera afro-asiatique.
« De l’An un à 1820, la Chine et l’Inde ont été les deux plus grandes économies du monde. Ce n’est qu’au cours des 200 dernières années que l’Europe a pris son envol, suivie par les États-Unis. Alors qu’actuellement 50% de la population des États-Unis vit une situation difficile, les 50% des personnes les plus défavorisées en Chine viennent de connaître leurs meilleures quarante années de progrès socio-économique en quatre mille ans d’histoire chinoise », a déclaré le professeur Mahbubani, penseur géopolitique de renommée mondiale et diplomate chevronné.
« Dans les années 1990, la Chine a opté pour plus de pragmatisme, tandis que l’Occident a décidé de mettre l’accent sur l’idéologie », a poursuivi le professeur Mahbubani. Quarante ans plus tard, le pragmatisme qui prône l’adoption de modèles et de solutions de développement ayant fait leurs preuves a permis à la Chine de dépasser les États-Unis en s’imposant comme première économie au monde en termes, après avoir réussi sa transition démographique.
Le professeur Mahbubani a pronostiqué que la deuxième moitié du XXIe siècle serait afro-asiatique, d’autant que la population africaine devrait doubler dans les prochaines décennies. La normalisation de la culture de la méritocratie, du pragmatisme et de l’honnêteté, qui a contribué à la réussite des transitions démographiques en Chine, jouera le même rôle dans le processus de renaissance africaine et le retour du continent sur la scène internationale. La structure du triptyque MPH est également susceptible de juguler la corruption endémique qui a été le principal obstacle au développement, au fil des ans. Le professeur Mahbubani a exhorté les futures générations d’Africains à aspirer à être aussi honnêtes que le Mahatma Gandhi et Nelson Mandela.
Avant cela, le professeur Benedict Oramah, président du conseil d’administration de l’Afreximbank, a souligné l’esprit visionnaire du Dr Babacar Ndiaye et son influence sur le développement. « L’Afreximbank, qui a été créée pour faire face à la crise de la dette souveraine des années 1980, est devenue l’institution africaine de gestion de crise par excellence », a déclaré le professeur Oramah.
L’évènement a également donné l’occasion à l’ancienne collègue du Dr Ndiaye, Mme Arunma Oteh, de lui rendre hommage. Elle a été vice-présidente de la Banque africaine de développement pour les services aux entreprises, trésorière de la Banque mondiale et est actuellement universitaire en poste à la Said Business School de l’université d’Oxford. Elle a rendu un hommage émouvant à l’œuvre du Dr Ndiaye qui fut son mentor, et elle a fait part de la vision que celui-ci avait de l’Afrique comme puissance économique.
Le poète Dike Chukwumerije a donné une interprétation vibrante de l’histoire africaine, en soulignant la contribution exceptionnelle de l’Afrique au monde et en rendant hommage aux civilisations organisées méthodiquement qui émaillent le passé de l’Afrique. Mettant en exergue l’importance de l’histoire dans la survie des civilisations, il a invité les Africains à chérir et à préserver leur histoire. « Dans nos âmes africaines, nous portons toujours notre capacité à nous élever », a déclaré M. Chukwumerije dans son discours de clôture.
Après avoir remercié, dans son discours de clôture, les participants et les intervenants pour leur contribution exceptionnelle à la quatrième édition de la conférence Ndiaye, le Dr Hippolyte Fofack, économiste en chef à l’Afreximbank, a fait remarquer que « l’essor de l’Afrique dans la seconde moitié du XXIe siècle ramènera le monde au début de l’histoire ». Il a ainsi souligné le rôle joué par l’Afrique au titre de berceau de la civilisation.
Les participants ont également eu le plaisir d’assister à un concert de la virtuose Sona Jobarteh. La conférence Babacar Ndiaye s’est déroulée sous forme d’évènement virtuel , en raison de la pandémie de Covid-19. Elle a attiré plus de 2 000 participants.
Vous pouvez consulter le discours liminaire du professeur Kishore Mahbubani sur :https://ndiayelecture.afreximbankevents.com/
La série de conférences Babacar Ndiaye, lancée par l’Afreximbank il y a quatre ans, rend hommage au rôle fondateur que le regretté Dr Babacar Ndiaye a joué dans la création de l’Afreximbank. Ayant été président de la Banque africaine de développement de mai 1985 à août 1995, il a été le grand défenseur de la croissance économique et du progrès de l’Afrique.
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À propos d’Afreximbank : La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Afreximbank a été créée en octobre 1993 et est détenue par des gouvernements africains, la Banque africaine de développement (BAD), des investisseurs privés et institutionnels africains et des investisseurs publics et privés non africains. La Banque a été créée en vertu de deux documents constitutifs de base à savoir l’Accord signé par les États membres, qui lui confère le statut d’organisation internationale, et la Charte, paraphée par les actionnaires, qui régit sa structure et son fonctionnement. Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui favorisent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Au 31 décembre de 2019, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à 15,5 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’élevaient à 2,8 milliards de dollars US. Élue « Banque Africaine de l’année » en 2019, Afreximbank a décaissé plus de 31 milliards de dollars US entre 2016 et 2019. Afreximbank est notée A- par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s et BBB- par Fitch. La Banque a son siège social au Caire, en Égypte.
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