Les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont observé ces dernières semaines une réduction sensible des cas de contamination à Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
NEW YORK, USA, le 18 Novembre 2019,-/African Media Agency (AMA)/- Selon le dernier bulletin épidémiologique daté du jeudi 14 novembre, six nouveaux cas ont été confirmés et aucun nouveau décès des cas confirmés n’a été enregistré en RDC. « Les six nouveaux cas confirmés signalés la semaine dernière (du 6 au 12 novembre), seraient le résultat d’une transmission locale dans les zones sanitaires de Beni et Mabalako, et tous étaient des contacts connus d’un cas confirmé », précise l’OMS. Bien que tous les cas puissent être liés à des chaînes de transmission antérieures dans l’aire de santé des mines de Biakato (zone de santé de Mandima), cette aire n’a pas signalé de cas depuis le 4 novembre.
Ces tendances encourageantes confirment que le virus commence à marquer le pas. Au cours de la semaine dernière, la zone de santé de Kalunguta a ainsi signalé 21 jours sans de nouveaux cas confirmés d’Ebola. Dans la zone sanitaire de Katwa, il s’agit de 42 jours sans nouveaux cas confirmés. « Comme le nombre de cas diminue régulièrement, d’autres indicateurs de cas semblent encourageants », se réjouit l’agence onusienne pour la santé dont le siège est à Genève.
Plus largement, la proportion de contacts enregistrés parmi les cas avant l’apparition des symptômes augmente avec le temps, atteignant même parfois la barre des 100 % (6/6) au cours des 7 derniers jours. Selon l’OMS, les tendances relatives à la proportion de décès communautaires parmi les cas confirmés se sont également améliorées. Au cours des trois dernières semaines, 12 % (3/34) des cas étaient des décès communautaires, comparativement à 28 % (17/61) au cours des trois semaines précédentes (9-29 octobre) et à 33 %, la moyenne générale de l’épidémie dans son ensemble.
Toutefois, des préoccupations subsistent au sujet du récent transfert de cas vers la zone de santé de Mabalako. Au cours des 21 derniers jours (23 octobre – 12 novembre), 40 cas confirmés ont été signalés dans cinq zones sanitaires actives des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, la majorité dans trois zones sanitaires, notamment à Mabalako (40 %, avec 16 cas), Mandima (le tiers avec 13 cas) et enfin Beni, avec 8 cas, soit 20 %. Par ailleurs, l’OMS note que la transmission locale dans les aires de Bingo et à Ngoyo (dans la zone de santé de Mabalako) est continue en raison des problèmes sécuritaires causant des difficultés d’accès et de réponse dans ces zones.
Déclarée le 1er août 2018, cette 10e épidémie d’Ebola sur le sol de la RDC a tué 2.193 personnes. 1.067 personnes ont été guéries. Le nombre de cas cumulés, à la date du 12 novembre est de 3.291 (3 173 confirmés & 118 probables). Malgré ces signaux encourageants, l’OMS souligne suivre en permanence l’évolution de la situation épidémiologique et du contexte de l’épidémie pour s’assurer que l’appui à la riposte est adapté à l’évolution des circonstances.
Le Bureau de l’OMS en RDC a indiqué vendredi sur Twitter que 558 nouvelles personnes ont été vaccinées contre la maladie à virus Ebola. Cela porte à plus de 251.000 le nombre de personnes vaccinées depuis août 2018 par le biais du premier vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe américain Merck’s. Ce premier vaccin a d’ailleurs reçu un début d’homologation préalable à sa mise officielle sur le marché à la veille de l’introduction du deuxième protocole.
L’OMS PRÉQUALIFIE LE VACCIN ANTI-EBOLA
Pour la première fois, l’OMS a préqualifié cette semaine un vaccin anti-Ebola. Une mesure qui, selon l’agence onusienne « constitue un pas déterminant en vue d’une accélération de l’homologation, de l’accessibilité et de l’introduction dans les pays les plus exposés aux flambées de la maladie ».
La préqualification signifie que le vaccin satisfait aux normes de qualité, d’innocuité et d’efficacité de l’OMS. Sur la base de cette recommandation, les organismes du système des Nations Unies et l’Alliance Gavi peuvent acheter le vaccin pour les pays à risque.
Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est félicite de ce processus de préqualification le plus rapide jamais mené à bien par l’agence. « On a franchi là un pas historique pour assurer l’accès de ceux qui en ont le plus besoin à un vaccin permettant de sauver des vies. Il y a cinq ans, nous n’avions ni vaccin, ni traitement contre Ebola. Avec l’arrivée d’un vaccin préqualifié et de traitements expérimentaux, la maladie est désormais évitable et les malades peuvent être soignés », a dit M. Tedros.
Le vaccin injectable Ervebo est fabriqué par Merck. Il s’est révélé efficace dans la protection contre le virus Ebola Zaïre et le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS (SAGE) le recommande comme l’un d’une série plus large d’outils à utiliser dans la riposte à Ebola.
Pour l’OMS, cette décision contribuera à améliorer la disponibilité du vaccin à l’avenir, même s’il faudra attendre le milieu de l’année 2020 pour disposer de doses homologuées du produit.
Devant la nécessité de pouvoir disposer d’urgence en santé publique d’un vaccin préqualifié contre Ebola, l’OMS a accéléré la préqualification en examinant les données relatives à son innocuité et son efficacité à mesure qu’elles devenaient disponibles.
« La mise au point, l’étude et la préqualification rapide de ce vaccin illustrent bien ce que la communauté mondiale est capable de réaliser en accordant la priorité aux besoins sanitaires des groupes vulnérables », a ajouté le Dr Tedros.
A noter que l’épidémie d’Ebola a été déclarée « urgence de santé publique mondiale » le 17 juillet dernier par l’OMS.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour les Nations Unies.