Plus de 8.000 Ivoiriens fuyant les violences entourant la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire ont cherché refuge dans les pays voisins dont au moins 7.500 au Liberia, a indiqué mardi le Haut-Commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR).
NEW YORK, USA, le 12 Novembre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-« Plus de 8.000 réfugiés ivoiriens ont désormais fui vers des pays voisins dans un contexte de tensions politiques en Côte d’Ivoire », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’une conférence de presse à Genève, signalant une forte par rapport aux 3.200 ivoiriens qui avaient franchi la frontière la semaine dernière.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés indique qu’à la date du lundi 9 novembre, plus de 7.500 Ivoiriens avaient fui vers le Libéria.
Plus de 60% de ces arrivants sont des enfants, dont certains sont non accompagnés ou séparés de leurs parents.
La majorité réfugiés ivoiriens ont indiqué qu’ils espèrent rester près de la frontière pour rentrer dès que la situation sera stabilisée
Des personnes âgées et des femmes enceintes ont également fui, la plupart transportant de rares effets personnels et peu ou pas de nourriture ni d’argent.
« Certains réfugiés ivoiriens signalent avoir été initialement empêchés de quitter le pays et, de ce fait, ils ont dû trouver d’autres itinéraires pour rejoindre le Libéria voisin », a ajouté M. Baloch.
La majorité d’entre eux ont indiqué aux équipes du HCR au Libéria qu’ils espèrent rester près de la frontière pour rentrer dès que la situation sera stabilisée
Le HCR craint davantage de réfugiés en cas de poursuite des « violences persistantes »
Parallèlement, plus de 500 Ivoiriens sont également arrivés au Ghana, en Guinée et au Togo, où ils reçoivent une aide.
« Le HCR est reconnaissant envers les gouvernements du Burkina Faso, du Ghana, de la Guinée, du Libéria et du Togo pour l’accès dont bénéficient les réfugiés ivoiriens à leurs territoires respectifs, et ce malgré les restrictions aux frontières dues à la pandémie de Covid-19 », a affirmé le porte-parole du HCR.
Plus largement, l’agence onusienne s’apprête à activer ses plans conjoints d’urgence en cas d’accélération des mouvements de réfugiés.
Le HCR continue à travailler étroitement avec les gouvernements et d’autres agences partenaires des Nations Unies dans la région.
L’objectif est de continuer à faire le suivi de la situation aux frontières pour assurer que les nouveaux arrivants sont rapidement identifiés et reçoivent l’assistance dont ils ont besoin.
Par ailleurs, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés intensifie son soutien, craignant que « les violences persistantes ne forcent encore davantage de personnes à fuir le pays ».
Sur le terrain, l’agence onusienne prévoit d’acheminer par avion-cargo des articles de secours pour jusqu’à 10.000 réfugiés au Libéria, depuis leur entrepôt de stockage à Dubaï.
En soutien aux efforts de réponse des autorités libériennes, les équipes du HCR sur le terrain sont engagés dans une course contre la montre pour distribuer l’aide humanitaire, les vivres et des allocations d’aide en espèces.
Le HCR a également déployé des équipes techniques concernant les besoins en termes d’abris ainsi que d’installations d’assainissement et de distribution d’eau.
L’ONU appelle les parties à s’engager dans un dialogue de fond pour résoudre la crise postélectorale »
Les tensions actuelles en Côte d’Ivoire génèrent des craintes parmi les Ivoiriens qui n’ont pas oublié les troubles liés aux élections présidentielles de 2011.
A cette époque les tensions avaient causé la mort de plus de 3.000 personnes, forcé 300.000 autres à fuir dans les pays de la région et généré plus d’un million de déplacés internes en Côte d’Ivoire.
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé toutes les parties à s’abstenir des incitations à la violence et à s’engager dans un dialogue de fond pour résoudre la situation postélectorale difficile.
Dans une déclaration faite lundi, 9 novembre, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiétée « de la montée des violences et de l’arrestation de plusieurs responsables de l’opposition ».
De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné lundi les violences en Côte d’Ivoire et appelé au respect de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Il a également exhorté les autorités et l’opposition ivoiriennes à prendre immédiatement des mesures « pour désamorcer la situation et s’engager dans un dialogue de fond pour résoudre la crise postélectorale ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.