L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a condamné fermement l’attaque durant laquelle 25 personnes déplacées internes ont été tuées au Burkina Faso, dans la nuit du dimanche 4 octobre.
NEW YORK, USA, le 08 Octobre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-« Nous sommes bouleversés par la nouvelle de cet acte brutal et cruel », a déclaré dans un communiqué, Ioli Kimyaci, la Représentante du HCR au Burkina Faso.
Selon les survivants de l’attaque, 25 hommes ont été tués et un autre grièvement blessé. Leur convoi, qui transportait 46 personnes, avait été pris en embuscade par un groupe armé près de Pissila, dans la province de Sanmatenga, Région du Centre-Nord.
Les rescapés ont décrit un scénario dramatique de cet assaut au cours duquel les hommes ont été séparés du groupe et exécutés. L’un d’entre eux ayant été laissé pour mort. Les femmes et les enfants ont ensuite été libérés, alors que le groupe armé quittait les lieux.
Les déplacés internes ont été attaqués alors qu’ils rentraient chez eux depuis Pissila, espérant une amélioration de la situation sécuritaire sur place. « Des civils innocents cherchent à se mettre à l’abri mais, au lieu de cela, ils paient de leur vie, et ce à une fréquence alarmante », a ajouté Mme Kimyaci.
Les membres rescapés des familles ont réussi à rejoindre Pissila, une ville située à neuf kilomètres du lieu de l’attaque. L’ICAHD, une organisation partenaire du HCR, leur a assuré une aide psychologique.
Dégradation de la situation au Sahel
Le Burkina Faso est aujourd’hui le pays confronté aux crises de déplacement et de protection à la plus forte croissance, avec plus d’un million de personnes – soit plus d’un habitant sur vingt – qui sont déplacées par les flambées de violence dans ce pays. Beaucoup ont fui à plusieurs reprises dans le nord et l’est du pays.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), des centaines de personnes ont été tuées au Burkina Faso cette année, dans des dizaines d’attaques contre des civils.
A l’ouverture le lundi 5 octobre de la 71e session du comité exécutif du HCR, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés s’est dit particulièrement inquiet de la situation humanitaire dans le Sahel. « Peu de situations m’ont autant choqué. Rien que l’année dernière, plus de 600.000 personnes ont été forcées d’abandonner leur maison (…) et le pire, ce sont les milliers de femmes violées », avait déclaré Filippo Grandi.
Cette dernière attaque au Burkina Faso traduit la dégradation de la situation dans la région du Sahel où outre Ouagadougou, le Mali et le Niger, sont également la cible d’attaques de groupes armés. Les violences ont fait à ce jour près de trois millions de déplacés et de réfugiés. Le Burkina Faso paie le plus lourd tribut avec un million de déplacés, soit près de 5% de la population.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.