« La discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH Sida a connu une progression de 67% de 2020 à 2021, et Lomé commune enregistre le taux le plus élevé de discrimination ». C’est ce qui ressort du rapport annuel 2021 de l’observatoire des droits humains et VIH rendu présenté ce mardi 1er mars à Lomé à certains partenaires techniques et financiers. Une activité inscrite dans le cadre de la célébration de la journée « zéro discrimination » instituée par l’ONUSIDA depuis 2014 et célébrée chaque 1er mars.
Selon ce rapport, trois femmes sur quatre sont victimes de stigmatisation en 2021, le nombre de personnes stigmatisées est passé de 223 à 419. Le Grand Lomé arrive en tête avec 177 cas contre 75 en 2020, suivi de la région des Plateaux, Kara, Centrale, Maritime et Savanes. 75% des personnes stigmatisées sont des femmes et la majorité sont âgées de 25 ans et plus.
Le rapport précise que le milieu familial et social est le plus discriminant, avec une nette augmentation des cas d’auto stigmatisation.
Selon Dr Amen HLOMEWOO, coordonnateur de RAS+, les différentes actions de sensibilisation et de plaidoyer ont contribué à délier des langues et ont porté des fruits en témoignent les données statistiques disponibles où 12 PVVIH ont esté en justice contre 28 au niveau des forces de sécurité.
Pour Prof. Vincent PITCHE, coordonnateur au Secrétariat permanent du Conseil National de lutte contre le sida et les Infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), l’augmentation du nombre de cas de PVVIH discriminées confirme la qualité du travail qui se fait à la base dans des conditions parfois difficiles.
Le directeur pays ONUSIDA, Dr Eric Verschueren a rassuré l’observatoire du soutien de son institution et l’a exhorté à mettre un accent particulier sur des témoignages de PVVIH discriminées dans le rapport.
En dépit des efforts pour réduire les violences à l’égard des PVVIH, le phénomène est loin d’être endigué, déplore Dr HLOMEWOO.
Pour information, l’édition 2022 de la journée « Zéro discrimination » est placée sous le thème « Abolissons les lois discriminatoires, adoptons des lois protectrices ».
Anderson AKUE