Vingt mois après la signature de l’Accord pour la paix en République centrafricaine, le Représentant spécial des Nations Unies en RCA et chef de la MINUSCA s’est félicité, lundi, des « progrès notables » en matière de « de réforme politique, de restauration de l’autorité de l’Etat et de justice transitionnelle ».
NEW YORK, USA, le 20 Octobre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-En présentant devant le Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans le pays, Mankeur Ndiaye a souligné l’importance des élections présidentielles et législatives prévues en le 27 décembre prochain.
« Il s’agit là d’une occasion unique pour capitaliser sur les acquis démocratiques des élections de 2015, consolider l’ordre constitutionnel et poursuivre l’œuvre de stabilisation du pays », a affirmé M. Ndiaye.
Le Représentant de l’ONU pour la RCA a ensuite attiré l’attention sur les progrès réalisés en matière électorale dans le pays depuis 2019, dont la rédaction du Code Electoral accompagné par la Mission de stabilisation onusienne et les partenaires internationaux de la RCA ainsi que l’établissement d’un fichier électoral « fiable et informatisé », « malgré la crise sanitaire et les nombreux défis techniques, opérationnels et sécuritaires ».
« A ce jour, l’Autorité nationale des élections dispose d’un fichier électoral de 1 859 890 électeurs centrafricains des 16 préfectures du pays et de la diaspora dans 13 pays », a annoncé M.Ndiaye, se réjouissant que le seuil d’inscription des femmes ait atteint 46 pour cent.
Aussi le pays compte désormais seize candidats à la présidence, dont trois femmes et le Président sortant, a-t-il indiqué.
En marche assurée vers la tenue d’élections
Le chef de la MINUSCA a dit que la Mission onusienne continuait travailler pour que « tous les segments de la société centrafricaine » puissent participer aux élections « dans la paix et la sérénité », évoquant l’appel qu’il avait lancé en faveur des Centrafricains réfugiés qui n’auront pas le droit de participer en décembre.
Selon M. Ndiaye, « la Centrafrique est en marche assurée vers la tenue d’élections dont le succès requiert l’engagement de tous les acteurs et le respect de l’autorité de la Cour constitutionnelle, juge des élections ».
Il a invité les acteurs politiques, les médias et les autres leaders et autres leaders d’opinion à « s’abstenir de toute campagne de désinformation ou message de stigmatisation » avertissant qu’elles seraient documentées par la MINUSCA et soumises à l’appréciation du Conseil.
« De manière concertée et coordonnée avec toute la communauté internationale, la MINUSCA est déterminée à faciliter la tenue des trois importants scrutins à venir », a déclaré M. Ndiaye a la veille des délibérations du Conseil sur le renouvellement de mandat de la MINUSCA.
Il a invité la communauté internationale à combler le déficit financier pour l’appui du processus électoral.
« Il manque encore environ quatre millions de dollars au ”Basket-fund” géré par le PNUD pour les élections présidentielles et législatives, et près de 17,7 millions pour l’ensemble des élections, y compris les locales prévues en 2021 », a précisé M.Ndiaye, signalant que les élections locales seraient déterminantes « pour le développement de la gouvernance locale, la restauration effective de l’autorité de l’Etat, l’avènement de la décentralisation et le rétablissement du contrat social entre l’Etat et ses administrés ».
La situation politique reste tendue
Le Représentant de l’ONU a par ailleurs signalé que certains candidats mettaient en doute la viabilité de l’Accord de paix et proposaient sa renégociation s’ils étaient élus, alors que la principale coalition de l’opposition contestait les récentes dispositions dérogatoires au Code électoral.
« Toutefois, ces tensions n’ont pas compromis la possibilité d’organiser les élections dans le respect du calendrier constitutionnel », a affirmé M.Ndiaye, appelant à faire davantage pour encourager les candidats à adhérer au code de bonne conduite lors du processus électoral.
Les tensions politiques n’ont pas compromis la possibilité d’organiser les élections dans le respect du calendrier constitutionnel
« Le chemin vers la paix est long et sinueux », a lance le chef de la MINUSCA, évoquant la situation sécuritaire dans le pays.
Selon lui, la posture « robuste et dissuasive » de la MINUSCA a permis d’ouvrir un espace de dialogue qui a mené à des inscriptions sur la liste électorale dans la région Nord-Ouest du pays.
Il s’est félicité des premières étapes vers la dissolution des groupes armés conformément ainsi que de la signature du Plan intégré de sécurité des élections qui devrait permettre la sécurisation de tout le processus électoral sur toute l’étendue du territoire.
M. Ndiaye a salué « la clairvoyance du Conseil en assignant à la MINUSCA un mandat électoral robuste avec des ressources adéquates », qui a permis à la Mission de l’ONU « d’accompagner efficacement les élections présidentielles et législatives ». Il a appelé à ce que ce mandat soit étendu aux élections locales.
« Je sais que le peuple centrafricain pourra, comme par le passé, compter sur le soutien unanime renouvelé du Conseil de sécurité », a conclu le Représentant de l’ONU pour la République centrafricaine.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.