WASHINGTON, USA, 28 Juin 2024 -/African Media Agency(AMA)/- Un nouveau programme est en passe de transformer le paysage numérique en Afrique de l’Est et australe. D’ici 2032, plus de 180 millions de personnes bénéficieront d’un développement considérable de l’accès à internet et de l’utilisation inclusive des services numériques.
La numérisation est l’un des leviers les plus puissants dont nous disposons aujourd’hui pour éradiquer la pauvreté sur une planète vivable. Pourtant, la région de l’Afrique de l’Est et australe connaît le rythme de développement numérique le plus lent au monde : en 2023, le haut débit n’était accessible qu’à 64 % de la population et 24 % seulement des habitants utilisaient internet. La région a besoin d’une plus grande intégration pour accélérer la numérisation, car celle-ci se nourrit d’économies d’échelle et d’effets de réseau qui s’étendent souvent au-delà des marchés et des frontières.
Le programme de numérisation inclusive en Afrique de l’Est et australe (ou IDEA selon son acronyme en anglais) dispose d’une enveloppe de 2,48 milliards de dollars financés par l’Association internationale de développement (IDA)* et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Son objectif est de rassembler 15 pays et communautés économiques régionales afin de relever des défis communs : une couverture en internet restreinte par le manque d’infrastructures, une faible utilisation due au coût élevé des connexions et du matériel, des compétences numériques limitées ou encore l’absence de systèmes d’identification numérique nécessaires aux transactions en ligne.
« L’IDEA est un programme global qui permettra à des centaines de millions d’Africains de prendre part et contribuer activement au développement des économies numériques de la région. Cette initiative souligne l’importance cruciale des partenariats entre secteurs public et privé pour favoriser une croissance économique durable », déclare Victoria Kwakwa, vice-présidente régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe.
Le programme IDEA sera mis en œuvre en plusieurs phases, sur une période de huit ans, et ciblera initialement les pays dont le taux d’accès au haut débit est inférieur à 50 %. L’Angola, la République démocratique du Congo et le Malawi sont concernés par la première phase, ce qui permettra à plus de 50 millions de personnes d’avoir accès à de nouvelles liaisons plus performantes au haut débit. D’autres pays et organismes régionaux devraient participer aux étapes suivantes en fonction de leur éligibilité et de leur état de préparation. Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) pilotera la coordination régionale et facilitera le partage d’expériences et d’enseignements entre les pays participants.
« Le programme IDEA aidera les pays participants et les États membres du COMESA à améliorer les infrastructures et les compétences numériques pour stimuler un usage productif de la numérisation en faveur de la croissance économique et de sociétés inclusives, ouvrant ainsi la voie au développement du commerce de services numériques et d’un marché numérique régional dynamique. Compte tenu de l’évolution rapide et de la nature transversale du secteur, le COMESA entend mettre l’accent sur le recueil des enseignements à tirer et des résultats, ainsi que sur le partage d’outils pratiques à l’échelle de toute la région afin d’aider les pays à exploiter pleinement les avantages de l’économie numérique », précise Chileshe Mpundu Kapwepwe, secrétaire générale du COMESA.
Le programme IDEA s’articule autour de trois piliers techniques : l’extension du haut débit et la sécurisation de l’hébergement des données afin que la population puisse accéder à un internet de qualité, fiable et abordable ; le déploiement d’une infrastructure publique interopérable et des garanties numériques nécessaires pour promouvoir une utilisation sûre et fiable des technologies et des services numériques ; le développement d’applications, de services et de capacités numériques globales, à même d’inciter à un usage productif des technologies numériques et d’avoir un impact potentiel important sur les activités économiques et sociales. Le programme vise en particulier à mobiliser les investissements du secteur privé et à tirer parti des économies d’échelle régionales, à encourager la promotion des opportunités économiques pour les femmes et à favoriser l’égalité des sexes dans le paysage numérique, ainsi qu’à maximiser les co-bénéfices climatiques compte tenu de l’exposition de la région aux dérèglements du climat.
Un quatrième pilier sera axé sur la gestion de projets et le renforcement des capacités pour soutenir la mise en œuvre, la production de connaissances et la coordination régionale. Chaque pilier offre tout un éventail d’options, permettant ainsi aux pays de sélectionner des activités en fonction de leurs priorités, de leur état de préparation, d’un environnement plus ou moins porteur et des ressources disponibles.
L’IDEA contribuera à une croissance économique durable grâce aux économies de coûts et aux gains d’efficacité et de productivité qui seront favorisés à long terme par une plus large adoption du numérique par les citoyens, les entreprises et les gouvernements de la région.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour la Banque Mondiale.
*L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 75 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Depuis 1960, l’IDA a mobilisé 552 milliards de dollars en faveur de 115 pays. Au cours des trois dernières années (ex. 2021-23), le volume moyen de ses engagements annuels s’est établi autour de 36 milliards de dollars, dont 75 % environ sont destinés à l’Afrique.
Pour en savoir plus : https://ida.worldbank.org #IDAworks