Aménagement d’infrastructures marchandes et sociales, accès à une eau potable, et gestion des conflits intercommunautaires sont entre autres activités menées en 2021 dans la commune Est-Mono 2 par le maire Tambo Kokou et son équipe dans un contexte sanitaire éprouvant lié à la pandémie du Covid-19. M. Tambo nous dresse le bilan des grandes réalisations effectuées dans son milieu, la qualité des relations avec les communes voisines, et met le cap sur les défis à venir dans cette interview accordée à notre Rédaction.
Après 12 mois d’exercice dans la commune, quelles sont les principales activités ou réalisations qui ont été faîtes ?
Tambo Kokou : Au titre des activités, vous n’êtes pas sans savoir que la pandémie de Covid-19 a été et demeure un obstacle pour l’évolution des communes. A ce sujet, la sensibilisation sur les mesures préventives, la vaccination et le respect des mesures barrières ont occupé une grande partie de nos activités.
La sensibilisation de la population s’est étendue sur plusieurs thématiques notamment la décentralisation à travers ses avantages ainsi que les devoirs du citoyen dans sa commune ; les pièces d’état civil et les conditions de son obtention ; l’éducation au civisme fiscal ; les conflits entre éleveurs et agriculteurs et les procédures de gestion ; le respect mutuel entre éleveurs et agriculteurs.
Par ailleurs, la commune a procédé à des investissements pour améliorer le cadre de vie et de travail. Cela s’est concrétisé par la construction d’un parking moto, d’un bloc sanitaire de 6 cabines et d’un kiosque de 4 boutiques au marché de Morétan ; un enclos en construction pour garder les bêtes en divagation ; la réhabilitation de l’abattoir de Morétan ; la réhabilitation d’une case de santé à Agbago ; la construction d’un apatame amélioré à l’EPP Igboloudja ; la construction de deux forages à Awotéré et à Kpatchéma ; et la réhabilitation de l’abattoir d’Issati.
Notons que la Mairie a pris en charge les frais d’inscription et d’apprentissage à deux orphelins.
Quels en sont les impacts sur la communauté ?
Tel que je viens d’énumérer les activités réalisées et celles en chantier, vous comprendrez que les impacts sont énormes. Nous avons entre autres le changement de mentalité et respect des institutions de l’État, l’assainissement de la ville, l’accès des populations à l’eau potable, de meilleures conditions de travail des citoyens, la facilitation de l’insertion professionnelle des jeunes, l’accès aux soins de base.
La commune de l’Est-Mono 2 est une zone agropastorale où des conflits entre éleveurs et agriculteurs sont récurrents. Que fait le conseil municipal pour faciliter la mobilité du bétail et réduire les conflits entre éleveurs et agriculteurs ?
L’élevage du bétail exige beaucoup d’espace pour le pâturage. Or depuis un certain nombre d’années, la culture du soja biologique est devenue la première activité agricole de la commune. Celle-ci exige aussi de l’espace. Ceci engendre des conflits. Certains conflits aussi sont liés à l’accès à l’eau.
C’est pourquoi, nous avons sensibilisé les populations à respecter les couloirs de passage aménagés pour les bétails et faciliter leur accès à l’eau. Nous avons pris aussi l’engagement de construire des forages pour éviter que les populations discutent l’eau avec les bœufs.
Certains espaces sont délimités pour le pâturage.
Comment appréciez-vous la nature de la collaboration entre la mairie de l’Est-Mono 2 et les communes voisines ?
Au total, nous avons sept (07) communes voisines avec qui nous partageons les limites. Cinq (5) communes du Togo et deux communes du Bénin.
Nous pouvons dire que de manière générale, nous sommes en bon terme. Sauf que les conducteurs de véhicules éprouvent des difficultés pour traverser les communes EST-MONO 1 et 3. Ces dernières leur réclament les mêmes taxes qu’ils ont déjà payées à la commune d’origine où les produits agricoles sont enlevés. Nous menons des réflexions ensemble pour y apporter des solutions.
Aussi, les populations de la frontière (les cantons de Kamina et Badin) sont confrontées à des problèmes de frontière avec les forestiers de la commune de Bantè au Nord- Est de la commune. Le Préfet de l’Est-mono a, quand-même, essayé de gérer ce problème en son temps.
Quels sont les principaux chantiers ou priorités de M. le Maire et de son conseil pour l’année 2022 ?
Notre principale priorité est de rendre accessible et disponible l’eau potable à tous les citoyens de la commune d’ici 2025.
En 2022, nous construirons 07 forages équipés de pompe à motricité humaines, la construction des hangars de marchés, des aires d’abattage, deux marchés à bétail, la fabrication de tables-bancs et la rédaction du Plan de Développement de la commune (PDC), des adductions d’eau villageoises, la canalisation des eaux de ruissellement à Morétan ville, l’urbanisation et la gestion des ordures ménagères des grandes agglomérations, et la lutte contre la déforestation.