L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) poursuit ses efforts visant à contenir la recrudescence de criquets pèlerins en Afrique de l’Est et ce, malgré les défis et contraintes liées aux mouvements du personnel et à l’équipement, imposés par la pandémie de Covid-19.
NEW YORK, USA, le 10 Avril 2020,-/African Media Agency (AMA)/- La recrudescence de criquets pèlerins est toujours alarmante, en particulier en Ethiopie, en Kenya et en Somalie où la situation pose une menace sans précédent sur la sécurité alimentaire et sur les moyens d’existence des populations.
Dans les six pays les plus affectés par le risque de criquets – l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud, l’Ouganda et la Tanzanie – près de 20 millions de personnes font déjà face à une situation d’insécurité alimentaire aigüe. Au Yémen, 15 millions de personnes sont également affectées par des parasites.
Les pluies abondantes tombées en mars devraient entrainer une hausse importante du nombre de criquets en Afrique de l’Est dans les mois à venir avec de nouveaux essaims qui devraient se déplacer du Kenya vers le Soudan du Sud et l’Ouganda. La situation est également préoccupante en Iran et au Yémen où une nouvelle génération de criquets est en train d’émerger.
Restrictions sur les mouvements du personnel
Les restrictions sur les mouvements du personnel et sur l’équipement imposées par le Covid-19 ont provoqué des défis importants mais la FAO continue de travailler avec les gouvernements nationaux, les agriculteurs et les producteurs agricoles en vue de contenir l’invasion.
« Il n’y a pas de ralentissement car tous les pays affectés travaillant avec la FAO considèrent la question des criquets pèlerins comme une priorité nationale », a déclaré Cyril Ferrand, Responsable de l’équipe de résilience pour l’Afrique de l’Est de la FAO.
« Alors que le confinement devient une réalité pour tous, les personnes impliquées dans la lutte contre la recrudescence sont toujours autorisées à mener des opérations de suivi et des opérations aériennes et terrestres de lutte contre les criquets pèlerins », a-t-il ajouté.
La FAO intensifie ses efforts au niveau national en contribuant aux opérations de surveillance et aux opérations aériennes et terrestres de pulvérisation dans 10 pays affectés.
L’agence onusienne a loué ou acheté 5 avions, 78 véhicules, de l’équipement protectif et destiné à la pulvérisation pour contribuer aux opérations menées par les gouvernements nationaux.
Jusqu’à présent, plus de 240.000 hectares à travers la région ont été traités avec des pesticides chimiques ou des biopesticides et 740 personnes ont été formées pour mener à bien des opérations de lutte contre les criquets pèlerins sur le terrain. Le Covid-19 a également eu un impact sur la fourniture de pulvérisateurs motorisés et de pesticides.
« Le plus grand défi auquel nous faisons face actuellement est la fourniture de pesticides et nous accusons du retard en raison de la diminution drastique des frets aériens », a indiqué M. Ferrand.
« Notre première priorité est d’empêcher une rupture des stocks de pesticides dans chaque pays. Cela serait dramatique pour les populations rurales dont les moyens d’existence et la sécurité alimentaire dépendent du succès de ces campagnes de lutte », a-t-il souligné.
Collectes de données à distance
Alors que le Covid-19 a restreint le mouvement du personnel sur le terrain, la FAO a intensifié ses efforts visant à collecter des données à distance et le réseau de ses partenaires, la société civile, les ouvriers de vulgarisation et les organisations communautaires, est essentiel afin de fournir des informations depuis des endroits éloignés, en particulier, en Ethiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan du Sud.
La FAO veut également démocratiser l’usage de son application eLocust3, qui enregistre et transmet des données en temps réel aux centres nationaux d’observation du criquet pèlerin et au service d’information du criquet pèlerin (DLIS), basé au siège de la FAO, à Rome.
Depuis 2015, plus de 450 de ces appareils portables ont été distribués aux équipes situées en Afrique du Nord, au Proche Orient et en Asie du Sud-Ouest, permettant le transfert direct de données en temps réel, de jeeps situées en plein milieu du désert aux centres nationaux d’observation du criquet pèlerin et au siège de la FAO. Plus récemment, la FAO a développé une version d’eLocust3 qui peut être utilisée sur les téléphones mobiles et appareils GPS afin d’élargir son usage et sa couverture.
« Nous devons compter sur le réseau de partenaires sur le terrain afin de collecter des informations vitales car nous ne pouvons pas nous rendre partout en raison du Covid-19 », a indiqué M. Ferrand.
Le criquet pèlerin est considéré comme le ravageur le plus destructeur au monde et un seul essaim mesurant près d’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 80 millions de criquets. Selon la FAO, à moins de renforcer les activités de lutte, le nombre de criquets pourrait être multiplié par 20 pendant la saison des pluies à venir.
La FAO a récemment revu à la hausse son appel afin de lutter contre le criquet pèlerin qui s’élève maintenant à 153,2 millions de dollars. Jusqu’à présent, 111,1 millions de dollars ont été promis ou reçus.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.