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El Hadj Alidou Alassani : « la réorganisation de toute la base de notre fédération s’impose, … »

El Hadj Alidou Alassani : « la réorganisation de toute la base de notre fédération s’impose, … »

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Maillon essentiel dans la formation et la sensibilisation des acteurs de la filière viande et bétail au Togo, la fédération nationale des professionnels du bétail et viandes du Togo (FENAPBVITO) contribue à la cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs. Malgré la suspension de la campagne de transhumance transfrontalière ces deux dernières années, elle a mené des activités en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers pour amener tous les acteurs de la filière à se professionnaliser et à s’organiser.

Après 12 mois d’activités dans un contexte sécuritaire et sanitaire inquiétant, le président de la FENAPBVITO fait un bilan des activités et partage les priorité de la nouvelle année.

Bonjour monsieur Alassani. L’année 2021 a été une année particulière pour la filière bétail et viande dans la sous-région. Au niveau de votre fédération, quelles sont les principales actions ou activités que vous avez menées ?

L’année 2021 a été très dure pour les acteurs de la filière bétail et viande. Cela ne nous a pas empêché de faire beaucoup d’activités à savoir des campagnes de sensibilisations à l’endroit des différents acteurs de la filière, l’aménagement des infrastructures agropastorales, la formation et l’accompagnement des acteurs clés.

Nous avons démarré nos activités avec la sensibilisation de nos acteurs parce que l’autorité avait décidé qu’il n’y aurait pas la transhumance transfrontalière à cause des effets de la pandémie du Covid 19.

Nous avons procédé à l’inauguration du marché à bétail d’Anié qui est une œuvre de collaboration dans le cadre du projet PAMOBARMA coordonné par Acting For Life (AFL) et d’autres ONG partenaires locaux du Togo. Ça a été un important événement car le marché d’Anié est un marché régional qui accueille plusieurs acteurs venant du Nigeria, du Niger, du Burkina, du Bénin et même du Togo.

La formation des acteurs a été l’une de nos priorités. Ainsi, des membres des comités de gestion des marchés en particulier les premiers responsables des marchés ont eu à participer à ces formations qui leur ont permis de mieux maîtriser la gestion sur les marchés à bétail.  Une autre formation a porté sur le commerce de bétail étroitement lié à la mobilité du bétail. Elle a rassemblé des préfets, des chefs cantons, des comités villageois de développement (CVD) et des éleveurs qui ont eu à échanger sur les difficultés rencontrées pour déboucher sur des approches de solution.

Mis à part, ces formations, nous avons eu à accompagner certaines organisations à la base pour qu’elles aient des coopératives viables et maîtriser les différentes procédures administratives ainsi que des documents comptables pour avoir accès aux crédits.

Nous avons aidé les acteurs à pouvoir échanger entre eux et mieux se familiariser pour aborder les questions d’intérêt commun dans les régions afin de renforcer la cohésion sociale.

Nous avons aussi fait le diagnostic de notre fédération par un consultant sur toute l’étendue du territoire parce qu’en 2022, la réorganisation de toute la base s’impose et procéder au renouvellement du bureau de la FENAPVIBTO. Cette action a mobilisé les différents leaders qui ont exprimé leurs opinions et les difficultés rencontrées.

Quels en sont les impacts sur les communautés et sur le secteur ?

Avec l’aménagement des infrastructures agropastorales, les animaux sont sécurisés surtout au niveau du marché à bétail, car il n’y a plus de problème de perte ou vol d’animaux. Le forage construit permet aux hommes et aux animaux d’avoir de l’eau en permanence et plus besoin de se déplacer pour en consommer. Les taxes prélevées au niveau des marchés à bétail ont augmenté. Les comités de gestion sont satisfaits car les formations leur ont permis de bien gérer les marchés en étroite collaboration avec les communes. Il y a eu aussi des contrats de délégation de gestion des marchés. La sécurisation des couloirs permet aujourd’hui la circulation apaisée des animaux et évite des conflits qu’on connait de temps en temps.

Quelles sont les conséquences de la suspension de la campagne sur les activités de la FENAPBVITO ?

La suspension de la transhumance transfrontalière en 2021 a eu des répercussions sur nos marchés à bétail qui n’ont pas connu assez d’affluence. La présence des transhumants signifie présence de beaucoup d’animaux. Il y a eu moins d’entrée l’année dernière et cela a eu des conséquences sur les prix. Par exemple à Lomé, dans les années 2020, le prix du kilo de viande de bœuf était à 2.000F contre 2.500 aujourd’hui pareil pour les prix du kilo du mouton et de la chèvre vendu aujourd’hui à 4.000F. Le prix du bœuf a aussi fortement augmenté.

Quelles ont été les principales difficultés auxquelles la FENAPBVITO a fait face ?

Avec ce qui se passe dans le Sahel, l’insécurité s’est accrue avec les enlèvements de certains éleveurs, les vols de bétail. L’insécurité est là et certains ont peur d’aller en brousse suivre leurs animaux. Ils les confient à des jeunes sans grande expérience. Sans oublier les quelques restrictions liées aux mesures barrières.

Quelles sont les perspectives pour l’année 2022 ?

D’abord c’est d’intensifier la sensibilisation des acteurs de la filière afin de renforcer la collaboration avec l’autorité (comités préfectoraux de transhumance) pour éviter les problèmes que connaissent les autres pays. Il s’agira de renforcer la vigilance des acteurs pour dénoncer les intrus et être compréhensibles avec les agriculteurs en cas de dévastation de champs.

Ensuite, poursuivre la formation des acteurs sur comment faire l’embouche, la conservation du lait, la fabrication du fromage (wagaschi), la propreté dans les abattoirs, le vécu quotidien notamment la collaboration avec les communes, les comités de gestion ; la formation des jeunes et des femmes pour mieux entreprendre.

Enfin, nous allons continuer avec la construction d’infrastructures agropastorales notamment un quai d’embarquement à Nyamassila et un point d’eau à Tchêmi (Agbandi) dans la région des Plateaux.

A travers un projet de la CEDEAO avec l’Agence régionale pour I’ agriculture et I’’alimentation (ARAA) nous allons créer trois ateliers écoles dans les régions de Kara, Savanes et Centrale pour montrer aux acteurs les différents cycles de l’animal de l’étape nourrir les bêtes jusqu’à la vente. Tout cela se fera en étroite collaboration avec l’Ecole supérieure d’Agronomie (ESA) qui a déjà commencé avec les études de référence de la FENAP.

D’autres activités importantes inscrites dans la mise en œuvre du projet d’appui à la mobilité du bétail pour un meilleur accès aux ressources et marchés (PAMOBARMA) notamment la sécurisation des couloirs dans la région centrale et dans la région des Plateaux (40km sur 75km prévu). Des négociations ont été faites avec les propriétaires terriens, les utilisateurs et on a même signé des contrats de cession de ces couloirs-là. On a eu à réaliser aussi des balises ; des aires de repos à Agbandi ainsi que des points d’eau.

Par ailleurs, l’autre priorité de notre fédération, c’est le renouvellement de ses membres en 2022.

Propos recueillis par Anderson AKUE

Source: Ecovisionafrik

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