NEW YORK, USA, le 9 Septembre 2022 -/African Media Agency(AMA)/-Le stress hydrique et les risques liés à l’eau, tels que les sécheresses et les inondations dévastatrices, touchent de plein fouet les communautés, les économies et les écosystèmes africains. Les régimes pluviométriques sont perturbés, les glaciers disparaissent et les principaux lacs rétrécissent.
Le rapport « État du climat en Afrique 2021 » contient des informations scientifiques fiables sur les tendances des températures et d’autres indicateurs climatiques. Il montre en quoi les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique mettent en péril la santé et la sécurité des personnes, la sécurité alimentaire et hydrique et le développement socio économique.
Bien que l’Afrique ne représente qu’environ 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle en subit les conséquences de manière disproportionnée.
Gros plan sur l’eau
Selon les estimations, le stress hydrique marqué qui sévit en Afrique touche environ 250 millions de personnes sur le continent et pourrait entraîner le déplacement de 700 millions de personnes d’ici à 2030. Quatre pays africains sur cinq pourraient ne pas disposer de ressources en eau gérées de manière durable d’ici à 2030.
« L’aggravation de la crise et la famine qui menace la corne de l’Afrique, en proie à la sécheresse, montrent comment le changement climatique peut exacerber les chocs hydriques, menacer la vie de centaines de milliers de personnes et déstabiliser des communautés, des pays et des régions entières », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
« Le climat de l’Afrique s’est réchauffé davantage que le climat mondial moyen depuis l’époque préindustrielle (1850-1900). Parallèmenet, le niveau de la mer monte plus vite le long des côtes africaines que dans le monde en moyenne, ce qui contribue à accroître la fréquence et la gravité des inondations et de l’érosion côtières, ainsi que la salinité dans les villes de faible altitude », a indiqué M. Taalas, ajoutant que les changements qui touchent les masses d’eau continentales ont des répercussions majeures sur le secteur agricole, les écosystèmes et la biodiversité.
« La hausse des températures, les canicules, les inondations massives, les cyclones tropicaux, les sécheresses prolongées et l’élévation du niveau de la mer entraînent des pertes en vies humaines, des dommages matériels et des déplacements de population », a déclaré Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable à la Commission de l’Union africaine.
Ces perturbations « compromettent la capacité de l’Afrique à tenir ses engagements pour atteindre les cibles des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, et concrétiser les aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine – L’Afrique que nous voulons, qui trace la voie que devrait suivre l’Afrique pour accéder à une croissance économique et un développement inclusifs et durables », a-t-elle ajouté.
L’action climatique en Afrique prend de l’ampleur
À l’heure actuelle, seuls 40% de la population africaine ont accès à des systèmes d’alerte précoce qui peuvent les protéger contre les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et du changement climatique.
L’OMM, à la demande du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a donc fait de l’Afrique sa priorité absolue pour garantir un accès universel aux alertes précoces au cours des cinq prochaines années.
L’action climatique prend néanmoins de l’ampleur. Plus de 40 pays africains ont révisé leurs plans nationaux pour le climat afin de rehausser leur niveau d’ambition et d’y ajouter des engagements plus importants en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets.
Bien que l’Afrique ne contribue aux émissions mondiales de gaz à effet de serre qu’à hauteur de 2 à 3%, plus de 83% des plans nationaux pour le climat comportent des objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ciblés dans des domaines tels que l’énergie, l’agriculture, les déchets, l’affectation des terres et la sylviculture.
Le rapport « État du climat en Afrique 2021 » formule donc un certain nombre de recommandations, notamment pour renforcer les systèmes d’alerte précoce et intensifier la coopération transfrontalière, les échanges de données et le partage des connaissances. Il insiste sur la nécessité d’accroître les investissements dans l’adaptation et d’agir de façon concertée en faveur d’une gestion plus intégrée des ressources en eau.
Distribué par African Media Agency pour Onu Info.