NEW YORK, USA, le 22 Avril 2020,-/African Media Agency (AMA)/- « L’évolution de la situation va aggraver les craintes des habitants qui se préparent à affronter un autre ennemi à l’horizon : la pandémie de coronavirus », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), lors d’un point de presse virtuel ce mardi à Genève.
Selon les premiers rapports, les inondations ont causé plus de 25 décès et plus de 40 blessés. « Et l’on craint que de nombreuses autres personnes n’aient été emportées par les eaux », a ajouté M. Mahecic.
Les inondations ont endommagé plus de 15.000 maisons. Les autorités et les organisations humanitaires procèdent actuellement à une évaluation complète de la situation, et les rapports faisant état de nouvelles dévastations continuent d’arriver de cette région, déjà la plus durement touchée par des années d’insécurité et de conflit.
Le HCR espère reprendre le transfert des réfugiés burundais nouvellement arrivés
Des précipitations importantes dans la ville d’Uvira au Sud-Kivu et dans ses environs entre jeudi et samedi derniers ont entraîné de fortes inondations qui ont touché des zones densément peuplées de la ville.
Ces intempéries n’ont pas également épargné des villages environnants qui accueillent des personnes déplacées – y compris des réfugiés. Un dispensaire dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Uvira a été d’ailleurs détruit et les installations d’eau et d’assainissement de la ville ont également été endommagées.
Ces inondations ont encore affecté un réseau routier faible dans et autour du Sud-Kivu, avec de nombreux ponts détruits ou endommagés. Cela entrave l’accès aux personnes touchées, notamment les personnes déplacées et les réfugiés. Malgré tout, le HCR espère reprendre le transfert des réfugiés burundais nouvellement arrivés d’un site de transit déjà surpeuplé, les inondations ayant entravé le processus.
Le Sud-Kivu continue de connaître d’importants déplacements de population en raison de l’insécurité et des conflits. La région accueille actuellement près d’un million de personnes déplacées sur les plus de cinq millions de déplacés internes congolais. La province du Sud-Kivu accueille également près de 50.000 réfugiés burundais sur un demi-million dans l’ensemble du pays.
Aucun cas de Covid-19 n’a été signalé jusqu’à présent à Uvira
Par ailleurs, le HCR est préoccupé par le grand nombre de personnes laissées sans abri par les inondations et exposées à la maladie. Bien qu’aucun cas de Covid-19 n’ait été signalé jusqu’à présent à Uvira, le risque de choléra s’est accru, car il est endémique dans la région.
Les autorités locales mettent à disposition des terrains dans des endroits appropriés, et les experts du HCR en matière d’abris travaillent avec des partenaires pour construire des abris, des latrines, des installations d’eau et d’assainissement.
L’objectif est d’aider à prévenir le choléra et de saisir l’occasion pour sensibiliser et préparer la population face à la pandémie de Covid-19. L’agence onusienne identifie également les individus et les communautés particulièrement à risque.
En réponse à ces inondations, le HCR a acheminé d’urgence les premières fournitures de secours depuis son entrepôt local à Uvira, notamment des bâches pour fournir un abri immédiat, ainsi que des nattes, des ustensiles de cuisine, des seaux et des moustiquaires.
Dans les jours à venir, l’agence onusienne fournira également d’autres kits d’abris pour aider à soulager certaines personnes dont les maisons ont été emportées par les inondations. Dans ce dispositif, les autorités locales et provinciales dirigent la réponse avec l’aide de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO).
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.