La succession des crises et conflits, la pollution et le changement climatique ont des conséquences sur la santé humaine et la terre. Face à cette situation alarmante, le Pape François a appelé depuis le 18 juin 2015 à une conversion écologique. Cinq ans après la publication de ce document du Saint Père, le Conseil Episcopal Justice et Paix du Togo (CEJP-Togo) en collaboration avec l’organisation de la charité pour un développement intégral (OCDI) a organisé, ce 21 décembre à Lomé, une conférence publique pour célébrer le 5ème anniversaire de ce document.
Placée sous le thème « A la découverte de Laudato Si », cette conférence vise non seulement à faire découvrir le contenu de l’encyclique au grand public mais aussi à éveiller les participants sur l’urgence de prendre soin de la planète dont la responsabilité incombe à tous.
Des conférences-débats ont permis aux participants de mieux apprécier le contenu de ce document du Pape François.
Ce document papal encore appelé l’encyclique, est un message fort du Pape aux chrétiens. Elle a un enjeu ecclésial et universel
« Laudato Si« , le titre de cette encyclique signifie « Loué sois-tu » et est tiré de l’hymne à la création de saint François d’Assise qui rend grâce à Dieu pour sa bonté envers les hommes.
Selon Mgr Nicodème Barrigah, archevêque de Lomé, l’encyclique du Pape fait l’amer constat que la terre -notre maison commune- va mal. Elle dénonce les paradigmes technocratiques qui ne prennent pas en compte la foi et l’homme.
L’archevêque de Lomé appelle toute la population à une conversion écologique c’est-à-dire de prendre d’abord conscience que le monde va mal, ensuite privilégier la sensibilisation et le dialogue pour trouver ensemble des solutions à cette crise écologique.
La conversion écologique, « c’est ces petits « rien » qui peuvent changer notre manière de vivre dans le monde. A la maison, faisons attention à comment nous utilisons l’eau, l’électricité. Ne détruisons pas le bien qui est précieux pour d’autres personnes et ne transformons pas notre environnement en un dépotoir. Tous ces éléments ne concernent pas seulement l’Eglise mais toute la société. Si chacun changeait un peu sa manière de vivre dans son milieu, il y aurait de grands changements qui vont s’opérer. Les Etats ont leurs rôles à jouer. Ils doivent tenir compte de leur environnement dans la réalisation des projets mais chaque individu doit s’approprier cela », a expliqué Mgr Barrigah.
Professeur Pierre RADJI, personne ressource au CEJP-Togo, a rappelé la convergence des objectifs du développement durable (ODD) et le contenu de LAUDATO SI. Il a précisé que treize (13) ODD se retrouvent intégralement dans l’encyclique. Il déplore par ailleurs la non-prise en compte des inégalités entre les hommes et les femmes dans la jouissance de certains droits surtout ceux liés aux fonciers.
Selon lui, l’encyclique Laudato Si invite à une conversion immédiate et s’étend dans le temps et l’espace tandis que les ODD courent à l’échéance 2030.
Quant aux réponses de l’Eglise face aux défis socio-environnementaux au Togo, l’archevêque émérite de Lomé Mgr Denis Amuzu-Dzakpah préconise une éducation à la responsabilité environnementale pour contribuer à la préservation de l’environnement. Et cela passe par l’intérêt accordé au contenu de l’encyclique, la protection authentique vde la terre ce qui est inséparable de la fraternité et de la justice aux autres, la réduction de la consommation de l’eau et de l’électricité, le tri des déchets, la réduction de l’utilisation des sachets non-biodégradables, une justice envers les pauvres.
L’encyclique propose de renforcer le dialogue entre les scientifiques, les scientifiques et les hommes de foi, entre les religieux eux-mêmes et entre politique et économie. Elle insiste aussi sur la nécessité d’interroger les cultures et les religions pour des solutions idoines aux problèmes de l’environnement car tout est lié.
Initiée par le CEJP-Togo en collaboration avec l’OCDI, cette conférence publique s’inscrit dans le cadre de la campagne pour les droits fonciers communautaires et la souveraineté alimentaire en Afrique. Elle a bénéficié de l’accompagnement de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) et de MIEREOR.
Rappelons que l’encyclique Laudato Si comprend six chapitres à savoir : i) Ce qui se passe dans notre maison ; ii) L’Evangile de la création ; iii) La racine humaine de la crise écologique ; iv) Une écologie intégrale ; v) Des lignes d’orientation et d’action ; vi) Stratégies de mise en œuvre des lignes d’orientation et d’action.
Anderson AKUE