Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a rappelé, mardi, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, que la situation sécuritaire dans l’est de son pays demeure préoccupante.
NEW YORK, USA, le 23 Septembre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-« La paix n’est pas encore retrouvé » dans la partie orientale de la RDC, a reconnu, M. Tshisekedi lors de son intervention devant l’Assemblée générale, précisant que des « éléments résiduels de groupes armés, aussi bien nationaux qu’étrangers, y sont encore actifs et continuent à semer la mort et la désolation ».
Le Président de la RDC a souligné que ces groupes armés n’attaquent pas uniquement les Forces armées gouvernementales (FARDC) mais aussi les Casques bleus de la Mission des Nations Unies présente dans le pays (MONUSCO).
« Ces groupes armés pratiquent une guerre non conventionnelle et asymétrique », a déclaré M. Tshisekedi, ajoutant qu’ils ont commis des violations massives des droits humains en commettant des massacres et des viols dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Pour le chef d’Etat congolais, ces groupes armés disposent des moyens leur permettant de poursuivre leurs activités. « Ces moyens proviennent souvent de l’exploitation illicite des ressources naturelles, écoulées en dehors de la République démocratique du Congo, avec l’aide de certains souteneurs », a-t-il tenu à préciser. Selon lui, ces groupes armés ne peuvent pas être neutralisés « sans éradiquer leurs sources d’approvisionnement et d’appui ».
« Je lance un appel à la communauté internationale afin que des sanctions appropriées, ciblées et efficace leur soient appliquées », a-t-il dit.
Renforcer la coopération entre la MONUSCO et les FARDC
A l’Assemblée générale des Nations Unies, où il intervient pour la seconde fois, M. Tshisekedi a évoqué la question de la présence onusienne en RDC. En attendant de pouvoir discuter des « contours définitifs de l’avenir de la MONUSCO » en RDC, le Président congolais a émis le vœu de voir « pendant cette période de préparation à la sortie » un renforcement de la coopération entre la mission onusienne et les FARDC. L’objectif étant, selon lui, de rendre effective « la puissance de feu attendue pour protéger la population et restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national ».
M. Tshisekedi a tenu à assurer l’Assemblée générale, de son engagement en faveur des droits de l’homme en RDC, rappelant que ces derniers sont une de ses priorités depuis le début de son mandat. Il a assuré que son gouvernement était engagé dans la lutte contre l’impunité, et les violences sexuelles, pour garantir l’accès des victimes à la justice, améliorer les conditions dans les prisons, et mettre fin aux violences intercommunautaires avec la mise en place de mécanisme de justice transitionnelle.
Il s’est également vanté d’avoir mis sur pied deux agences de prévention et de lutte contre traite des personnes et la corruption aussi bien dans l’administration publique que dans le secteur privé.
Premier chef d’Etat africain à avoir pris la parole lors de cette 75e Assemblée générale, M. Tshisekedi a réitéré son appel à réformer le Conseil de sécurité afin que ce dernier soit « plus transparent, plus démocratique et plus représentatif de la composition de l’organisation ».
« Depuis plus d’une décennie, nous rappelons l’injustice criante que subit le continent africain dans sa représentation tant au sein du Conseil de sécurité que dans les différentes organisations internationales qui composent le système des Nations Unies », a-t-il déclaré.
Le chef d’Etat congolais n’a pas hésité à faire le lien entre le « sentiment de frustration » face à cette « évidence » qui laisse une « quasi-indifférence » et l’accentuation des « frustrations sociales et populaires qui aboutissement parfois à des épisodes de violences dans de nombreux pays ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.