Mali : l’artisanat au service de la cohésion sociale

Mali : l’artisanat au service de la cohésion sociale

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Les arts et l’artisanat traditionnels sont mis au service de la paix et du dialogue au Mali, grâce au travail de la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays, la MINUSMA.

NEW YORK, USA, le 08 Juillet 2021,-/African Media Agency (AMA)/-Prenant un morceau de cuir dans sa main, Bachira, une artisane touarègue, commence à tisser un ornement qui sera cousu sur un nouveau coussin de selle coloré et qui finira peut-être par décorer une maison.

 Bachira est une maroquinière accomplie. Elle fait partie de quelque 360 artisans basés à Ménaka, dans l’extrême nord-est du Mali, à avoir été encouragés à retourner à la « Maison des artisans » de la ville, récemment restaurée, pour y pratiquer des activités artisanales traditionnelles, notamment le travail du cuir, l’orfèvrerie, la couture et la menuiserie.

 « Lorsque je suis rentrée d’exil, les seuls biens personnels que j’ai apportés étaient mes connaissances et mes mains. Ce projet m’aide à tirer le meilleur parti de ce que j’ai. Il me permet de couvrir les besoins essentiels de ma famille. Je veux qu’ils aient une vie meilleure que la mienne », a-t-elle déclaré.

 Bachira Walet Mohamed, 50 ans, est mère de huit enfants. Originaire d’un village proche de Ménaka, elle a fui sa maison avec sa famille pendant la crise humanitaire qui a suivi le conflit de 2012. Toute la famille a vécu un an en exil au Niger, avant de rentrer en 2014. 

 Ce n’est que l’année dernière que Bachira a pleinement repris son travail du cuir, grâce à « La Maison des Artisans », une association régionale d’artisans, reconstruite et équipée avec le soutien de la MINUSMA. « Pendant ces années difficiles où la violence secouait notre ville, l’atelier a été vandalisé et, par conséquent, il a fermé. Je n’avais rien, même pas de quoi acheter de la nourriture », se souvient-elle. 

 L’art pour favoriser le dialogue et la tolérance 

 La MINUSMA a vu le potentiel de promouvoir la paix et le dialogue à travers les arts et l’artisanat traditionnels. L’idée est donc venue de redonner à la “Maison des Artisans” sa gloire, à travers un Projet à Impact Rapide (QIP). Entièrement reconstruite, elle est équipée de meubles, de machines et d’outils pour les artisans travaillant dans la bijouterie, la soudure, le travail du cuir, la forge, la menuiserie, la couture et la sculpture sur bois. 

 Le projet, d’un montant de 45.000 dollars (environ 24,7 millions de francs CFA), a redonné une activité économique à ces artisans de différentes communautés. Il a aussi amélioré l’environnement opérationnel et renforcé leurs capacités de production et de distribution grâce à la formation. 

 Son objectif est de contribuer au développement socio-économique en améliorant les revenus des artisans de la région de Ménaka, qui connaît une insécurité grandissante en raison des attaques de groupes terroristes et de bandits armés.

 Selon Adass Ag Abdoul Karim, président de l’Union des artisans et coordinateur du projet, l’art peut briser les barrières et promouvoir la tolérance car « l’objectif est de créer un espace de dialogue, de tolérance et de paix à travers l’art », a-t-il déclaré. « Par-là, réduire le chômage et améliorer le revenu familial des artisans ».

 Adass est reconnaissant envers la MINUSMA pour le soutien qu’elle apporte à sa communauté et pour avoir contribué à rétablir la confiance dans l’artisanat bien connu du Mali.

 Néanmoins, il souligne la nécessité de former les jeunes, afin de sauvegarder les anciennes traditions de l’artisanat du pays. Ceci favorise à la fois la qualité et les compétences commerciales des artisans, en particulier celles des femmes, et la création d’emplois. Le tout conduisant à la paix et à la stabilité.

 Depuis 2013, la MINUSMA a parrainé plus de 740 projets d’impact rapide au Mali pour un montant total de 24 millions de dollars, bénéficiant plus de 10 millions de personnes. Ces projets ont contribué à renforcer la cohésion sociale et la sécurité, à améliorer l’accès aux soins de santé de base et à l’eau, à favoriser la formation et l’éducation, à promouvoir l’utilisation des ressources agro-pastorales, à créer des emplois temporaires et à long terme et à soutenir le patrimoine culturel.  MINUSMA/Gema CortesLa police des Nations Unies patrouille dans la région de Menaka, au nord-est du Mali.

 Fournir une bouée de sauvetage aux artisans en difficulté

 Alors que la température atteint son apogée dans les rues sablonneuses de Ménaka, sous un soleil de plomb, plusieurs bijoutiers touarègues travaillent dur à l’intérieur de la Maison des artisans. La plupart d’entre eux gravent à la main des pièces d’argent avec des outils artisanaux. Cela montre à quel point le processus traditionnel de fabrication des bijoux touarègues a peu changé.

 Alhader Ag Tital a 51 ans. Orfèvre touarègue, il est très calme. Il a appris le métier de ses grands-parents et de ses parents, avant de devenir lui-même un maître. Sa tranquillité s’estompe lorsqu’il parle de sa participation à ce projet. « Je suis très, très, très heureux. C’est la première fois que nous disposons d’un espace approprié pour travailler. Nous avons maintenant un endroit sûr et opérationnel, et nous en sommes très reconnaissants ».  

 Bien qu’il s’agisse du déploiement de maintien de la paix actif le plus dangereux au monde, avec à ce jour 158 Casques bleus tués depuis sa création en 2013, la MINUSMA reste engagée à aider à reconstruire une paix durable dans cette nation enclavée de l’ouest de l’Afrique.

 Ce projet prouve que la paix et le dialogue peuvent être atteints par de nombreuses actions, impliquant tous les groupes et différentes communautés, et, en même temps, promouvant les moyens de subsistance et l’autonomisation.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info. 

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